Note pour les Média n° 10
27 août 2014 - Après la confirmation par les deux laboratoires - d’abord l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa le 24 août 2014, et ensuite le Centre international de recherche médicale de Franceville (CIRMF), le 26 août - de la maladie à virus Ebola dans la Zone de santé de Boende, la RDC a lancé lundi 25 août un appel de fonds de près de 4,5 millions de dollars américains auprès de ses partenaires pour l’aider à lutter et contrôler rapidement l’épidémie. ‘‘Le gouvernement de la RDC a déjà mobilisé près d’un million de dollars américains, mais il en manque 3 millions dans le plan de riposte pour venir à bout de la maladie qui s’est déclarée fin juillet 2014 dans le Secteur de Djera’’, a indiqué le Ministre de la Santé Publique, le Dr Félix Kabange Numbi devant les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui travaille en étroite collaboration avec les autres partenaires pour coordonner la lutte et appuyer le gouvernement de la RDC, s’apprête à renforcer présence technique et logistique sur place à Boende.
‘‘En accord avec le Ministère de la Santé Publique, l’OMS va déployer dans les meilleurs délais et dans divers domaines, des épidémiologistes, spécialistes du contrôle de l’infection, cliniciens, psychologues, spécialistes en communication et mobilisation sociale, logisticiens des urgences, gestionnaires des données etc. pour une réponse d’urgence en vue de gérer et contrôler cette maladie qui a déjà coûté la vie à 13 personnes’’, a souligné le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Joseph Caboré. Il a ajouté que ‘‘dans le cadre de la mobilisation et de la solidarité internationales pour l’aide d’urgence à la RDC, tous les autres partenaires - OCHA, UNICEF, PAM, MSF, MONUSCO, Croix-Rouge de la RDC, ONG locales et internationales ainsi que les membres de la société civile etc.- étaient fortement mobilisés à cet effet pour une intervention multisectorielle afin de contenir la maladie et éviter son extension dans d’autres zones’’.
Une deuxième équipe d’experts est arrivée mercredi 27 août dans la zone touchée par la maladie en vue de la mise sur pied du Comité International de Coordination Technique et Scientifique(CICTS) à Lokolia, actuel épicentre de l’épidémie.
Situé dans le Nord-ouest du pays, à plus de 1.200 km de la capitale Kinshasa, et à plus de 600 km de Mbandaka, Chef-lieu provincial de l’Equateur, le Secteur de Djera est une zone en pleine forêt, où les voies de communication se limitent essentiellement à des cours d’eau. Cet enclavement de la zone fait que ‘‘les risques d’extension de cette fièvre hémorragique virale aux autres centres urbains provinciaux restent assez faibles’’, a expliqué pour sa part le Dr Benoît Kebela Ilunga, Directeur de la lutte contre la Maladie (DLM) du Ministère de la Santé Publique.
Revenant sur la coïncidence de la survenue de la maladie à virus Ebola en RDC et celle en cours en Afrique de l’Ouest, le Représentant de l’OMS en RDC a précisé que les résultats de laboratoire et les données épidémiologiques disponibles actuellement indiquent que l’épidémie de Boende n’a aucun lien épidémiologique avec celle qui touche la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria.
Le Dr Caboré a en outre félicité le Ministre de la Santé Publique d’avoir rapidement redynamisé le dispositif sanitaire national basé à Kinshasa, à travers le Comité national de coordination (CNC) qui organise quotidiennement des séances de travail avec les experts et partenaires en vue d’assurer une bonne coordination dans la gestion de l’épidémie de Boende.
Il est essentiel de rappeler que dès l’apparition de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest en mars 2014, la RDC se préparait depuis plusieurs mois à la gestion de ce type d’épidémie. Les autorités nationales avaient réactualisé leur Plan national de contingence anti-Ebola dans le but de faire face à une éventuelle flambée dans le pays. Avec la confirmation de cette maladie dans la zone de Boende, la RDC en est à sa septième épidémie depuis la découverte du virus mortel en 1976 à Yambuku, dans la même Province de l’Equateur.
EPIDEMIOLOGIE & SURVEILLANCE | MISE A JOUR
Entre le 28 juillet et le 27 août 2014, un total cumulé de 42 cas avec 13 décès (taux de létalité: 31%) ont été enregistrés dans la Zone
de santé de Boende, principalement dans les Aires de santé de Lokolia, Watsikengo et Boende Moke. Six (6) cas ont été confirmés au laboratoire, avec la souche Zaïre; 13 sont classifiés cas probables tandis que 23 cas autres comme des cas suspects. Le nombre de décès est toujours de 13 dont 5 agents de santé. Actuellement, 11 malades, tous proches des personnes décédées, sont en isolement et 168 contacts ont été identifiés et sont suivis par les équipes de terrain.
De 8 premiers échantillons prélevés et analysés par l’INRB de Kinshasa, 4 ont été testés positifs à Ebola, (souche Zaïre). Le diagnostic a été confirmé mardi 26 août 2014 par le CIRMF, passant de 4 à 6 échantillons positifs de la même souche Zaïre, en utilisant la méthode PCR en temps réel. Il y a lieu d’indiquer que 6 nouveaux échantillons ont été également prélevés et sont en cours d’analyse.
CAS INDEX
Selon les investigations, le cas index est l’épouse d’un chasseur du village Ikanamongo qui, après avoir dépecé l’animal ramené de la forêt par son mari, est tombée malade. Elle est décédée le 11 août 2014 dans un tableau hémorragique, et une intervention chirurgicale post-mortem a été effectuée sur elle pour extraire le fœtus, comme le veut la coutume locale. Le médecin traitant qui a procédé à l’intervention chirurgicale et les infirmiers qui l’ont assisté, sont également morts dans les conditions similaires, y compris l’agent chargé de l’hygiène de la salle d’opération chirurgicale. Les autres décès ont été enregistrés parmi les proches parents qui ont assisté aux funérailles des personnes disparues.
INTERVENTIONS SANITAIRES EN COURS
Diverses mesures de précaution sont en cours sur le terrain. Il s’agit entre autres de:
- Dotation en matériels de protection à tout le personnel médical
- Recherche active des cas et suivi de tous les cas contacts
- Enterrements sécurisés des personnes mortes d’Ebola, y compris des décès inexpliqués dans la communauté
- Sensibilisation de la population
- Isolement de tous les cas
- Désinfection strictes des domiciles de tous les cas confirmés et/ou décédés dans la communauté
- Dotation en médicaments essentiels de toutes les structures du secteur de Djera et gratuité des soins durant toute la période de l’épidémie
- Prise en charge du personnel de santé et des équipes d’intervention sur le terrain
- Prise en charge psycho-sociale des personnes infectées et affectées
- Renforcement des capacités des prestataires locaux sur l’ensemble du territoire de Boende.
L’OMS et tous les autres partenaires impliqués dans la riposte face à la flambée de Boende, travaillent avec les autorités de la RDC pour mobiliser les communautés afin d’améliorer la communication. Celle-ci est très vitale pour permettre à la population d’avoir une meilleure compréhension de la maladie et ce que toute personne doit faire pour éviter l’infection.
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Eugene Kabambi | Communications Officer
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